Quand j’ai arrêté la compétition, j’ai repris le camping La Gabinelle que mon père avait créé à Sauvian. Je l’ai fait pour lui rendre hommage puisque ce lieu lui tenait à cœur et qu’il est décédé le jour de son ouverture. Je l’ai fait aussi parce que c’est synonyme pour moi de convivialité, d’amour de l’autre. Depuis mes années rugby, les valeurs d’entraide ne m’ont pas quitté et dans mon camping on soigne la chaleur humaine ! Mon expérience dans le sport m’a aussi aidé à devenir un chef d’entreprise. Sur un terrain, si on baisse les bras, on est sûr de perdre. Moi, je n’y connaissais rien au camping mais j’ai tenu bon dans la mêlée, notamment face aux difficultés administratives, en m’appuyant sur l’expérience et l’aide des quelques autres campings qui existaient à l’époque. Quand tu mets ces valeurs du rugby, le respect, l’engagement, la solidarité au service d’une entreprise, tu ne peux que réussir.
Et puis ce qui m’a donné un second souffle, ce sont mes enfants. J’ai eu sur le tard des jumeaux, Louis et Hugo, qui ont aujourd’hui 12 ans. Je leur ai fait goûter au rugby mais ils ont préféré le football. Et je me suis dit que j’avais là aussi des choses à transmettre grâce à mon expérience de sportif. J’ai passé les diplômes pour devenir éducateur, et depuis maintenant 5 ans je les suis sur le terrain avec, comme messages, ce que m’a appris le rugby: le respect pour l’adversaire, la solidarité et l’engagement, qu’ils se battent jusqu’au bout, parce que, dans la vie comme dans le sport, rien n’est jamais perdu.