J’ai nagé en club jusqu’à 17 ans puis je me suis passionné pour la course et le triathlon, tout en travaillant dans la grande distribution, jusqu’à mon burn out. Le monde du travail, à force de stress et de pression, a progressivement absorbé toute mon énergie. Je faisais des tendinites à répétition, des déchirures musculaires jusqu’à ne plus pouvoir courir. Et après 28 ans passés à des postes à responsabilités, l’arrêt a été brutal. En 2014, j’ai perdu connaissance sur mon lieu de travail. Les pompiers sont intervenus et après mon hospitalisation j’ai dû être soigné dans une clinique psychiatrique pendant 2 mois.
J’avais 52 ans et il m’a fallu retrouver un équilibre. Et c’est arrivé par la natation. Cela faisait 35 ans que je n’avais pas été dans un bassin ! J’ai intégré le cercle des nageurs de Saint Brieuc et j’ai rapidement surpris les entraîneurs par mes performances jusqu’à réaliser le record de France du 800 mètres dans ma catégorie d’âge. Mais ce n’est pas forcément la compétition qui est le plus important. Après ma descente aux enfers, j’ai surtout retrouvé grâce au sport un sentiment de plénitude en faisant mes longueurs aux côtés d’autres nageurs. Il y avait de l’émulation et de la solidarité.
Cette renaissance m’a aussi donné l’envie de transmettre ce que le sport m’avait appris. J’ai donc changé de métier. Je suis devenu universitaire en économie et coach en entreprise, justement pour faire de la prévention et éviter à des cadres ou des dirigeants de faire un burn out. Les personnes que je coache ont des responsabilités qui les écrasent. Elles sont sous l’eau et n’arrivent pas à remonter à la surface. Je fais un peu le maître-nageur, je leur explique notamment que le sport est un bon moyen pour retrouver l’apaisement, qu’il permet aussi de mieux se connaître et de retrouver de la confiance en soi. Non, je n’ai pas fait monter le taux d’inscription dans les clubs de natation ! (sourires).
C’est à chacun de trouver son bol d’air et la discipline qui l’équilibre, mais, à l’école comme en entreprise, mon message s’appuie sur cette transmission des valeurs positives du sport.