Mohamed

Champion du monde de boxe poids super-légers

30 ans

J’ai grandi dans un quartier difficile, à Bagatelle dans le Mirail à Toulouse. J’étais un enfant agité et bagarreur et la boxe m’a sauvé du pire. Mon père m’a inscrit au club quand j’avais 8 ans et la boxe m’a canalisé, elle m’a appris le respect.

Ça m’a éloigné des mauvaises fréquentations et peut-être même de la prison pour faire de moi le champion que je suis devenu.

À la salle, j’ai toujours eu une belle boxe basée sur la technique. Les entraîneurs me disaient que j’avais un côté félin. L’important pour moi ça reste toujours de toucher sans se faire toucher. C’est pour ça que mon surnom c’est “The Problem“, parce que je suis difficile à boxer. Je pose visiblement des problèmes à mes adversaires (rires).

Pour moi la boxe, c’est un noble art, ce n’est pas « on encaisse et on donne ». Ce n’est pas Rocky Balboa ! Moi mes modèles c’est plutôt Sugar Ray Leonard, Roy Jones Jr et Mohamed Ali. Il a fallu bien sûr s’accrocher mais ça a fini par payer. J’ai été Champion de France, puis Champion d’Europe et j’ai décroché le titre de Champion du Monde IBO en janvier 2018 à Levallois.

J'étais un enfant agité. La boxe m'a canalisé et m'a sauvé du pire !

Les valeurs de la boxe, c’est le travail, le respect, la solidarité et le mélange, c’est une famille ! C’est ce que j’essaye de transmettre aussi aux autres. Il y a de plus en plus de femmes qui font de la boxe et je leur donne des conseils. Même chose pour les enfants. J’en vois des petits qui sont comme moi quand j’avais 8 ans, un peu turbulents, et je leur parle du respect et du fait de ne rien lâcher parce que le travail finit toujours par payer.

Mon message, c’est aussi que ce n’est pas parce qu’on est issu d’un quartier difficile ou que l’on a des origines africaines que l’on ne peut pas réussir. Ma mère est d’origine algérienne et mon père est sénégalo guinéen ; ça ne m’a pas empêché d’arriver où je suis aujourd’hui. Depuis petit, je voulais être champion du monde et, à force de travail, je le suis devenu. Le strass et les paillettes, j’en ai pas trop besoin.

Je suis tranquille, fidèle à mon quartier et aux valeurs de mon sport. Et l’humilité en fait partie.

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