Christophe Maleau
Sportraits

Christophe Maleau

Avec le sport, on peut aider les autres. La natation m'a permis d'être encouragé et aujourd'hui d'encourager les autres.

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Sportraits
Christophe Maleau
Avec le sport, on peut aider les autres. La natation m'a permis d'être encouragé et aujourd'hui d'encourager les autres.

Je suis de la Martinique, petite île française de la Caraïbe. Et je me souviens
très bien que je cherchais, déjà tout jeune, un sport à pratiquer. J’avais essayé le foot et cela ne m’avait pas plu. Et puis mon père m’a donné mes premiers cours de natation à l’âge de 7 ans et demi avec les bouées et cela a été comme un coup de foudre ! C’était sensationnel. Dans l’eau j’avais l’impression d’être dans ma deuxième maison.

Cap sur les Jeux Olympiques

Je me suis inscrit au Longvilliers, Club du Lamentin où j’ai deux entraîneurs formidables. Ils ont su être sympas quand il le fallait et durs aussi quand cela était nécessaire. La natation m’a appris beaucoup de choses, elle m’a aidé à me dépasser et à gérer mon stress. Je me souviens qu’avant mes premières compétitions, il m’est arrivé de pleurer. Maintenant, c’est tout le contraire, j’ai hâte d’être dans l’eau avant chaque épreuve. Ma nage de prédilection est le 10 km en mer ou le 1500m en piscine et j’ai le rêve de participer aux J.O de 2028 pour représenter la Martinique et la France.

Nager pour encourager ma mère à se battre

Quand ma mère m’a appris qu’elle avait un cancer du sein, j’avais 9 ans et j’ai tout de suite pensé réaliser un défi en natation pour lui montrer qu’il fallait se battre. J’ai commencé par nager 6,5 km entre les communes de l’Anse Mitan et La Française dans le cadre d’Octobre Rose, une opération qui soutient la lutte contre le cancer. Puis, j’ai parcouru les 26 km qui séparent Le Diamant et Schoelcher. Mais mon idée était vraiment de nager les 40 km qui séparent l’île anglaise de Sainte Lucie de La Martinique, alors je me suis entraîné comme jamais ! Je nage avant l’école à 6h30, et j’ai aussi un entraînement après les cours à 18h. J’ai vraiment appris l’organisation grâce au sport (sourire). C’est normal de devoir s’entraîner dur, la natation c’est ma passion. Pour d’autres c’est le football comme Mbappé. On pourrait le prendre pour Superman, mais non, ce n’est pas juste un don, c’est de l’entraînement acharné.

La traversée

Au mois d’octobre 2020, quand la corne a retenti à l’aube, je me suis jeté à
l’eau depuis Sainte Lucie pour 13 heures 50 minutes et 47 secondes de nage
afin de rejoindre Saint-Anne. Cela a été parfois difficile, par exemple quand
mon père m’a dit que j’étais presque arrivé, alors que je n’étais qu’à la moitié, et puis il y a eu des vents contraires en approche de La Martinique. Il fallait vraiment avoir un gros mental, j’ai repensé à ma mère et à tous les gens venus me soutenir. Et puis j’ai eu de la compagnie, des dauphins sont venus nager près de moi. Cela a été finalement une grande joie de réussir cette épreuve, j’ai collecté des dons en faveur de la recherche et sensibilisé plein de gens sur l’importance des opérations de détection du cancer.

Le sport, un moteur pour aider les autres

Je pense que le sport m’a donné la force de me battre, il m’a permis
d’encourager et d’être encouragé. Je pense qu’avec le sport on peut mener
beaucoup d’actions pour venir en aide. D’ailleurs, j’ai reçu récemment le prix Moris, qui était une femme médecin très solidaire qui aidait les malades, y compris en les accueillant chez elle. Et cela me donne moi aussi l’envie d’être un jour médecin ou dans le secteur médical pour aider les autres.

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