Côté judo

Un homme de défis

Olivier Vincent, 53 ans, 5e dan, JC Luc-sur-Mer (Calvados)

« Je me suis rendu compte que le judo me permettait
de surmonter mes peurs »

Dans la famille d’Olivier Vincent, le sport fut longtemps synonyme de football. Logique quand on sait que le cousin germain de son père n’était autre que Jean Vincent, célèbre joueur du Stade de Reims et de l’équipe de France à la fin des années 1950. Pourtant, c’est le judo que choisira finalement Olivier. À neuf ans, encouragé par l’un de ses copains du quartier de Beuvry dans le Pas-de-Calais, il pousse les portes du dojo de la ville. « Au départ, j’étais très impressionné par le côté martial. Mais j’ai très vite compris que ce serait le judo et pas le foot : d’abord parce que j’étais gardien de but et que, l’hiver, tu as très souvent froid (rires), et surtout parce que je me suis rendu compte que le judo me permettait de surmonter mes peurs. »

Deuxième dan à dix-huit ans, il obtient son brevet d’État en 1989 après avoir déménagé en Normandie, du côté de Caen. « Je ne savais même pas où c’était un mois avant d’aller y passer le concours pour devenir professeur d’EPS », en sourit encore ce fan de planche à voile et de trail, qui devient, à peine son sésame en poche, professeur au club du Luc-Sur-Mer, petite ville du Calvados au bord de la Manche, fort de quarante licenciés. En 1994, il est titularisé dans un CFA situé au nord de la préfecture caennaise. Le voilà ainsi professeur d’EPS, de judo… avec des projets plein la tête. « C’est une pipelette, raconte, goguenard, David Chanteau, président du club et deuxième dan. Surtout lorsque c’est un sujet qui le passionne. C’est également un vrai gentil, très engagé et qui donne sans compter. » Passionné de bricolage, Olivier développe sa structure, en proposant notamment du jujitsu, du taïso et des cours d’éveil. Une diversification qui permet au club de compter aujourd’hui entre cent-vingt et cent-trente licenciés chaque saison. Surtout, il initie, en 2011, un stage durant les vacances de la Toussaint, désormais devenu l’une des références nationales. « J’enviais Oléron et son stage d’été. Et puis, je me suis dit que nous avions tout ce qu’il faut ici ! La mer, le casino, des sites touristiques. En plus, je connaissais un peu Frédéric Demontfaucon. Du coup, lorsque le projet a pris forme, je lui ai proposé d’être mon intervenant technique. Et il a accepté. » Travaillant main dans la main avec la mairie, ce stage à dominante technique réunit en moyenne quatre-vingts stagiaires sur une semaine. Depuis quelques années, Patrick Bigot, septième dan et professeur dans le Nord, apporte également sa science des katas, à côté des séances techniques proposées par le champion du monde 2001, pour un rendez-vous pérenne et convivial. Une réussite de plus pour Olivier Vincent, qui se projette désormais vers la préparation de son sixième dan et du mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc. Avec rigueur, constance, mais toujours dans la bonne humeur. À son image.

Rédaction par la revue l’Esprit du Judo

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