Côté judo

Retour en grâce

François Oualia, 40 ans, 2e dan, consultant en urbanisme, Nord

« J’y ai trouvé de la confrontation physique, de la douleur. Bref, une activité physique pure »

L’histoire de François Oualia est celle d’une passion fulgurante, née sur le tard, et dont l’évidence n’allait franchement pas de soi. En effet, les premiers rapports entre ce professeur du JC Monsois et le judo ne furent pas franchement synonymes de coup de foudre. « J’ai commencé le judo à six ans au JC Maritime de Gravelines, et me suis arrêté vers douze ans. J’en garde des souvenirs pour le moins mitigés. Je n’oublierai certes jamais la venue de Neil Adams avec qui j’avais fait une photo – que mes parents ont agrandie et que j’ai toujours chez moi – mais les images qui me sont restées, jusqu’à ma reprise, furent celles d’une méthode à l’ancienne avec des démonstrations trop longues. Et un sentiment quasi permanent d’attente, avec peu ou pas de randori. » Devenu consultant indépendant en urbanisme, ce collectionneur invétéré de vélos des années 1970 retrouve le chemin du dojo pour y inscrire son fils. Souhaitant reprendre une activité d’entretien physique, François, à 34 ans, renoue sa ceinture verte pour sa seconde expérience sur le tatami. Cette fois, c’est une révélation. « J’y ai trouvé, avec bonheur, de la confrontation physique, de la douleur. Bref, une activité physique pure, encadrée par des principes forts. » En deux ans, à raison de deux à trois entraînements par semaine, ce lecteur assidu de philosophie allemande (Kant, Hegel, Nietzsche) devient ceinture noire, puis deuxième dan, à trente-sept ans. En 2017, ce dernier se décide à passer un BPJEPS afin d’enseigner. Plusieurs mois d’allers-retours entre Lille et Amiens pour obtenir le précieux sésame et ainsi passer à la phase d’après : transmettre. Depuis deux ans, ce dernier dispense des cours de judo aux enfants et s’occupe également des séances de taïso et de jujitsu. « Il a les défauts de ses qualités, explique Mylène Dubus, quatrième dan et également professeur au club. S’il est parfois un peu trop pointilleux ou perfectionniste (sourire), c’est parce que François est un passionné. Mais ce qui me frappe le plus chez lui, c’est ce changement d’axe de vie. Je trouve ça franchement culotté et admirable. » Très investi dans le club avec l’organisation de déplacements au Grand Chelem de Paris ou un voyage au Japon – normalement – pour Pâques 2022, ce fan de rock métal dispensera, en plus, à la rentrée des cours dans les écoles de sa ville de Marcq-en-Barœul et à l’université de Lille. « Curieux et posé, François a cette capacité à redevenir un élève lors des cours adultes. Il aime aussi partager ce qu’il apprend et ce qu’il voit. Son seul défaut ? Venir de Dunkerque ! » rigole Jean-Baptiste Schockaert, directeur technique du club, bien embêté au moment de noircir un tableau exemplaire en tous points.

Rédaction par la revue l’Esprit du Judo

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