Côté judo

Respecter les combattants

Nicolas Gantois 31 ans, 2edan arbitre, responsable d’équipe au SIAAP, Val-d’Oise

S’il y a incompréhension, il faut prendre le temps d’expliquer.

Le judo, les fondamentaux d’éducation et de rapport aux autres qu’il véhicule, ont toujours fait partie de la vie de Nicolas Gantois. C’est dans le Val-d’Oise, à Saint-Gratien, qu’il fait ses débuts. « J’avais quatre ans quand j’ai enfilé mon premier judogi. Adolescent, c’est le sport que j’ai choisi quand j’ai dû arrêter mes autres activités, la natation et le théâtre, faute de temps. » Un bac S, un BTS chimie puis une licence d’analyse de l’eau en poche, cet amoureux des sciences travaille aujourd’hui au SIAAP (Syndicat Interdépartemental de l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne). « C’est un prof de physique-chimie qui, au lycée, a été à l’origine de ma vocation. J’adorais ses cours, j’ai donc souhaité m’orienter vers ces disciplines. La question de l’environnement m’a toujours semblée importante, alors pourquoi ne pas travailler dans le domaine de l’eau ? » À trente-et-un ans, Nicolas gère maintenant une équipe de scientifiques qui a en charge les analyses de l’épuration de l’eau.

Mais les week-ends, il pose sa blouse de laborantin pour enfiler son costume d’arbitre. « L’arbitrage, lui, n’a pas été tout de suite une vocation. En fait, j’aspirais à devenir professeur de judo, mais j’ai subi une première blessure aux ligaments croisés du genou droit, puis une autre au genou gauche, qui m’ont fait changer un peu de direction. L’arbitrage s’est imposé comme un moyen de rester dans l’ambiance des compétitions, même si je continue la pratique du judo parce que c’est important si je veux correctement arbitrer. »

Responsable de la formation d’arbitrage du Val-d’Oise et membre du dynamique club des Arts Martiaux de Saint-Gratien, Nicolas, arbitre F4, écume les tournois et championnats nationaux. « Je suis toujours amusé quand on me demande mon avis sur une compétition. Évidemment, grâce à ma formation, je comprends et j’analyse les combats, les kinza (avantages non comptabilisés), les pénalités ou la gestion du combat. Alors, que ce soit en regardant une compétition à la télé ou à l’issue d’une compétition, mes proches aiment bien entendre ce que j’ai à dire. »

Le Cergyssois travaille main dans la main avec Laura Berthault, responsable des commissaires sportifs du département, qui lui reconnaît un soutien indéfectible : « Il peut arriver qu’il y ait un différend entre un coach et un arbitre. Nicolas prend toujours la responsabilité du corps arbitral et des commissaires, il nous défend coûte que coûte dans une logique d’équipe. C’est quelqu’un de très investi et apprécié. » Consciencieux, l’intéressé pose les contours de sa posture d’arbitre. « Pour moi, il est essentiel de respecter les combattants, peu importe leur niveau, et d’être le plus juste possible. S’il y a une incompréhension, il faut prendre le temps, à la sortie du tapis, d’expliquer ce qu’il s’est passé. » ED

Rédaction par la revue l’Esprit du Judo

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