Côté judo

L’appel du dojo

Didier Galinier
48 ans, 1er dan, président de club, Hérault

En tant que parent, j’appréciais vraiment l’aspect éducatif de la discipline, avec le respect du dojo, le
salut du partenaire…

«Qu’est-ce-que je vais bien pouvoir faire sur le tapis avec tous ces jeunes ? » C’est la question que s’est régulièrement posé Didier Galinier avant d’enfiler son premier judogi en 2005, à l’âge de trente-six ans, quand la tentation du papa spectateur est devenue trop forte au fil des séances de baby-judo puis des premières compétitions de son fils Ghislain.

« En tant que parent, j’appréciais vraiment l’aspect éducatif de la discipline, avec le respect du dojo, le salut du partenaire… Il fallait donc que j’essaie, et j’ai retrouvé ce même état d’esprit chez les adultes. J’avais un regard neuf sur la pratique, ce qui a plu à notre professeur, Gérard Gourdel, avec qui le courant est très vite bien passé. J’ai donc commencé à m’impliquer auprès des jeunes et j’ai passé mon diplôme d’assistant club pour essayer de le soulager autant que possible. Pour moi, le judo est donc aussitôt passé d’une discipline pour rester en forme (rapidement trois entraînements d’1h30 par semaine) à une formidable aventure humaine, sans barrière sociale, dans laquelle je me suis impliqué à 200%. » Au point de monter au créneau avec sa ceinture bleue pour fonder un véritable club de judo dans son village, hors de la tutelle du foyer rural local.

« Je me suis entouré de quelques passionnés pour porter le projet de Gérard et, après trois ans de démarches, le 22 novembre 2012 exactement, nous avons enfin pu déclarer en préfecture la création de l’Ichiban (« le premier ») Judo Club Thezan-lès-Béziers. » Devenu entre-temps ceinture noire avec son fils comme Uke – « la première cerise sur mon gâteau de judoka », cet employé de la mairie de Béziers a pris la présidence pour assurer la pérennité de son « bébé », renforcée par la sortie de terre, à la rentrée 2015, d’un dojo entièrement dévolu au club.

« Nous avons quasiment doublé nos effectifs depuis nos premiers pas, tout en cultivant notre esprit familial. Hors de question de séparer les pratiquants loisir des compétiteurs, chacun doit apporter son grain de sable, au service de l’autre, dans le château que nous construisons. »

Avec le deuxième dan en ligne de mire personnelle, mais aussi un doux rêve de Japon à concrétiser. « Ça va prendre du temps, mais je suis convaincu que nous y arriverons. » Et sans oublier de se régaler au quotidien, grâce notamment à l’assentiment d’une épouse devenue adepte du taïso.
« À part la famille et le judo, je n’ai rien d’autre. Donc tant que mon corps tiendra le rythme, je serai là, sans compter mon temps ! »

Rédaction par la revue L’Esprit du Judo

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