Côté judo

L’amour du travail bien fait

Nicolas Cloteaux, 40 ans, 5e dan, Dojo de Cornouaille, Finistère


« Nicolas est un très gros travailleur, mais aussi un élément moteur dans un
groupe »

Il est de ces gaillards dont le caractère intime ne se devine pas tout de suite. « C’est un Breton. Il est peu loquace quand on le rencontre pour la première fois, lance Nicolas Brigant, osthéopathe quatrième dan et ami de Nicolas Cloteaux. Mais c’est un homme qui gagne à être connu. Pour ses qualités de cœur mais aussi pour son talent, naturel, à amener les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes. »

Une qualité que l’on retrouve en filigrane tout au long du parcours de vie de ce passionné de surf. Nicolas débute le judo à l’âge de six ans : « mes parents m’ont inscrit car mon frère y était déjà et aussi parce qu’il n’y avait pas beaucoup d’activités dans la commune où nous étions. » Une découverte qui se transforme rapidement en passion dévorante pour ce garçon pas forcément doué, mais d’un sérieux et d’une opiniâtreté rares. Adolescent, il fréquente le pôle France de Rennes avec Serge Decosterd, avant de partir pour Poitiers et son pôle France masculins pour y passer le Brevet d’État. « Je voulais devenir professeur de judo. Mais mes parents voulaient que j’obtienne un diplôme universitaire. Je me suis donc inscrit en formation continue pour le BE et à un BTS Bâtiment Gros œuvre en 2000. » À Poitiers, il rencontre l’un de ses « mentors », Manuel Cotinaud, qui l’aide à surmonter « un gros problème psychologique en compétition pour passer d’un niveau régional à un niveau national ». Un élève que ce dernier n’a jamais oublié. « Nicolas, c’est le genre de judoka que l’on rêve tous d’entraîner. C’est un très gros travailleur, mais aussi un élément moteur dans un groupe. Il arrivait à diffuser aux autres cette volonté inaltérable de toujours vouloir progresser. Dans ma carrière, je n’ai connu que deux personnes sur ce modèle : Alain Schmitt et lui. »

En 2005, retour en Bretagne, à Quimper et au Dojo de Cornouaille. Une période où Nicolas connaîtra ses meilleurs résultats, avec une participation aux championnats de France première division 2008, à Toulon, pour celui qui n’hésite pas à aller s’entraîner sur Paris entre INSEP et INEF. Papa pour la seconde fois l’année suivante, il arrête la compétition à trente ans et se consacre désormais uniquement à l’enseignement. Après avoir formé plusieurs médaillés aux championnats de France « jeunes », ce spécialiste de morote-seoi-nage, qui ne marche qu’au défi, fonde en 2017 son entreprise Lâchez Prise, dont le but principal est l’amélioration de la qualité de vie au travail. « Mon objectif ? Devenir le n°1 en Bretagne », lâche ce fan de Kosei Inoue, qui se définit lui-même comme perfectionniste, très résilient – « une nécessité absolue au judo ! » – et ambitieux. Travailleur infatigable et compétiteur dans l’âme, Nicolas a aussi choisi son prochain objectif judo : décrocher la ceinture rouge et blanche de sixième dan. Connaissant l’homme, ce sera sans compter ses heures pour proposer un travail de qualité à l’examen. Question de caractère.

Rédaction par la revue l’Esprit du Judo

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