Côté judo

La passion de la transmission

Tessa Banos
24 ans, 3e dan, Lebrun-Gradignan (Gironde)

Les 6-9 ans sont un régal. C’est le moment clé où l’on commence à véritablement les intéresser à la discipline 

C’est l’histoire d’une prise de conscience.

Poussée dans un dojo par ses parents à l’âge de quatre ans pour la « canaliser », Tessa découvre, grâce à Christophe Serra et Guillem Sancho, les professeurs du club du JC Catalan où elle débute, une discipline qui va lui apporter « modestie, rigueur et dépassement de soi ». Compétitrice, la jeune ado intense fan de thrillers et de films d’action fréquentera le pôle espoirs de Montpellier, puis le pôle France de Bordeaux. Pas de haut niveau pour elle, mais c’est là, dans la capitale girondine, que l’envie de transmettre à son tour se cristallise, lorsqu’elle atteint la majorité. « Je pense que j’ai toujours eu cette fibre, explique la jeune femme de vingt-quatre ans qui vient de s’installer à Paris. En effet, dès mes douze ans, mes professeurs me sollicitaient pour venir sur le cours des plus jeunes, afin de donner un coup de main. Et franchement, cette confiance qu’ils me renvoyaient, cette responsabilité vis-à-vis des plus jeunes, j’adorais ça ! »

Certificat de Qualification Professionnelle en poche en 2014 pour donner ses premiers cours, BPJEPS en 2016 pour franchir une nouvelle marche, Tessa, dans sa volonté de mettre en place des projets d’éducation, que ce soit au centre d’accueil pour mineurs où elle travaille ou en judogi au club, va chercher « à en savoir toujours plus ». De la curiosité, une énergie, une volonté de comprendre, de « faire mieux » aussi. Elle décroche le BP Activités de la forme afin d’être « toujours plus complète, plus performante ».

C’est dans cette veine qu’elle a récemment décidé de quitter la Gironde pour Paris et débuter, depuis peu, la formation DESJEPS. En stage au pôle espoirs de Brétigny-sur-Orge, cette Gémeaux – « un signe astrologique ambivalent qui sied bien à mon caractère, entre calme et tempête », férue de préparation physique et de rugby, voit plus loin. Guillem Sancho, n’est pas étonné : « Le judo lui a apporté une maturité rapide. Elle a vite ressenti l’envie, peut-être même le besoin, d’avoir des responsabilités. Tessa, c’est une passion sincère de retransmettre l’amour du judo que moi et d’autres lui avons donné. C’est une belle satisfaction pour un professeur ». « Ce que je préfère, ce sont les 6-9 ans, c’est un régal, s’enthousiasme-t-elle. C’est un âge charnière, l’âge de raison, le moment clé où l’on commence à véritablement les intéresser à la discipline. Ils commencent à intégrer pleinement la notion de victoire et de défaite, grâce – mais pas uniquement ! – à la compétition. C’est la période durant laquelle, si le boulot est bien fait, on arrive à les garder au moment de l’adolescence, l’âge où cela devient vraiment sérieux. » Assurément, l’avenir de la discipline s’écrit avec ce type de profil.

Rédaction par la revue L’Esprit du Judo

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