Si les Grands Chelems de judo se multiplient partout dans le monde, le judo français possède la chance singulière de proposer depuis 1971, et plus encore ces deux dernières décennies, le plus grand et le plus beau tournoi du monde. Retour sur un week-end de fête à l’Accor Arena de Bercy.
La France devant avec quatre titres
Pour la fête, il y a d’abord et bien sûr les quatre titres français : Blandine Pont en -48kg, Priscilla Gneto en -57kg, Audrey Tcheuméo en -78kg et Teddy Riner en +100kg. Une première pour Blandine Pont et Priscilla Gneto, alors qu’il s’agit de la sixième victoire pour Audrey Tcheuméo (2011, 2015, 2017, 2018, 2021 et 2022) et de la… septième (2008, 2009, 2010, 2011, 2013, 2013, 2023) pour Riner, qui a ainsi égalé le record de Lucie Décosse ! Quatre belles médailles d’or auxquelles s’ajoutent trois médailles d’argent : celles de Marie-Ève Gahié en -70kg, de Chloé Buttigieg en -78kg (dans la finale 100 % française face à Audrey Tcheuméo) et enfin de Cédric Revol en -60kg dans une catégorie toujours très dense. Pour porter l’équipe de France à la première place des nations de cette édition 2023, devant les
Pays-Bas et la Géorgie, les quatre médailles de bronze de la vice championne olympique Amandine Buchard en -52kg, de la championne du monde Romane Dicko en +78kg, de la médaillée mondiale dans la même catégorie Julia Tolofua et celle du -81kg Alpha Djalo auront aussi pesé et donné de belles émotions. Onze médailles, soit le même le même total que lors de l’édition 2022, mais avec un titre de mieux. Une excellente nouvelle à moins d’un an et demi des JO de Paris.
Incroyable public !
Une équipe de France conquérante donc, mais aussi la quarante-neuvième édition d’un tournoi de légende qui a vu l’Accor Arena de Bercy se remplir de quelque treize-mille spectateurs pendant deux jours, ce qui fait de lui, au-delà du plateau sportif et d’une salle somptueuse, le plus beau et le plus majestueux tournoi du monde. Même le Japon, qui n’a remporté aucun titre – une statistique exceptionnelle puisque, depuis 1992, le pays du Soleil-Levant a toujours ramené au moins une médaille d’or de la capitale française – ne peut pas en dire autant. Frissons, encouragements, pancartes à l’effigie des champions dont on scande le prénom, tous les amateurs de judo, avec des clubs venus parfois de très loin en bus pour faire découvrir cette ambiance unique à leurs jeunes pratiquants, ont poussé durant deux jours. Tout sauf neutre comme l’exprimait la championne française Romane Dicko : « C’est unique, incroyable, il existe une telle proximité avec le public… Cela nous porte tous, nous amène de l’énergie et l’envie de leur faire plaisir. Nous venons tous d’un petit club, nous y avons fait nos premiers pas, des professeurs, des gens uniques, nous ont fait progresser techniquement mais aussi guidé dans nos vies… Peut-être ici plus qu’ailleurs, la médaille que nous remportons, c’est d’abord et surtout la leur. Quelle chance de pouvoir vivre ça ! ». On ne saurait mieux dire.
