Côté judo

Grand Chelem de Paris 2024

Une édition record !

La poussière est retombée sur le Grand Chelem de Paris 2024. Poussière d’étoiles bien entendu. Le judo français a brillé comme jamais pendant ces trois jours de feu : douze médailles dont six titres, étourdissant.

Riner et Agbegnenou en leaders
Six médailles d’or ? C’est un record à la hauteur de ce que l’équipe de France avait réussi en 1989 et en 1991, il y a plus de trente ans déjà, ce qui donne la mesure de l’exploit. Les quatre stars du judo français actuel ont fait ce que l’on attendait d’eux, ce qu’ils espéraient faire, s’imposer à la maison : Teddy Riner et Clarisse Agbegnenou, nos deux légendes d’abord. Le premier a porté le record de titres dans ce tournoi à huit, un exploit vertigineux, qui le situe désormais seul à ce rang devant les légendes Lucie Décosse et… Clarisse Agbegnenou. Le formidable parcours de la championne olympique en titre devant un public tout acquis à sa cause a donné le sourire à l’ensemble de l’Accor Arena. Une victoire de caractère après des championnats d’Europe qui l’avait laissée dans le doute de défaites dont elle n’a pas l’habitude. Mais la patronne, c’est elle : à l’image de sa victoire en finale contre la Japonaise Megumi Horikawa, qu’elle battait dans un combat dantesque et irrespirable, Clarisse Agbegnenou a gagné le Grand Chelem de Paris à l’intimidation, et c’est fort. Et s’il reste encore une étape à franchir pour gagner Paris… en juillet cette fois, c’est tout de même bien parti.

Boukli, Mkeidze et Dicko en or

Ce qui est très bon signe aussi, ce sont les victoires éclatantes de Romane Dicko (+78kg), revenue à son meilleur niveau et dont le schéma technico-tactique n’a d’égal que son sourire radieux et celle du champion d’Europe des -60kg. Luka Mkheidze, impeccable devant les siens, avec ce succès de prestige, montre qu’il a encore franchi des caps depuis son sacre continental de novembre dernier. Un garçon qui donne, lui aussi, le sourire à tout le monde, et en particulier à l’encadrement national. Quatre superbes médailles d’or auxquelles il faut encore ajouter celles de Shirine Boukli, qui domine de plus en plus nettement cette catégorie des -48kg à vingt-cinq ans, s’offrant avec une facilité tangible et significative, son premier Grand Chelem de Paris… Luka Mkheidze et Teddy Riner, Shirine Boukli, Clarisse Agbegnenou et Romane Dicko, deux et trois qui font cinq. Le compte n’y est pas. Le judo français a récolté six médailles d’or et la dernière est venue du plus bel exploit côté français.

La (très belle) surprise Faiza Mokdar

Faiza Mokdar, championne de France cadettes, juniors et seniors au cours de la même année en 2018, et triple championne d’Europe juniors de 2018 à 2020, les blessures enfin derrière elle, a régné sur La catégorie des -57kg. À 22 ans, parfaitement coachée par Automne Pavia, naguère victorieuse de deux Grands Chelems parisiens et médaillée olympique dans cette même catégorie, battait de surcroit la numéro 1 mondiale canadienne Christa Deguchi sur un magistral ippon-seoi-nage.

Un groupe féminin impressionnant

Six Marseillaise dont le judo français aurait pu se contenter. Oui… mais non. Car Marie-Ève Gahié confirmait sa bonne série avec une finale en -78kg, que Margaux Pinot montait aussi sur le podium de cette catégorie pour récolter le bronze, imitée par

Sarah-Léonie Cysique (-57kg), régulièrement sur les grands podiums et encore cette fois à Paris, par Madeleine Malonga qui prouvait son retour meilleur niveau mondial mais aussi par la jeune Léa Fontaine, qui mettait un point final à cet impressionnant résultat du groupe féminin français – sans doute l’un des plus fort de l’histoire –, le jeune -90kg Maxime-Gael Ngayap Hambou, médaillé mondial juniors 2021, y allant aussi de sa médaille. La marche vers Paris 2024 est parfaitement lancée !

Antoine Frandeboeuf / L’Esprit du Judo

Crédits : A. Brandenbuger et Patrick Urvoy / L’Esprit du Judo

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