Béatrice Pornet-Burnel, 48 ans, 3e dan, comptable, Indre-et-Loire
Au Dojo Jocondien, tout le monde connaît Béatrice Pornet-Burnel. Et la réciproque est aussi vraie pour celle qui a vu passer des générations de pratiquants depuis qu’elle a traversé toute jeune la rue du domicile parental pour retrouver père et sœurs sur le tapis. « Pratiquer la même activité qu’eux, bien que sur des créneaux différents, a donné à ma pratique du judo une approche familiale, toujours intacte aujourd’hui avec les autres membres du club, précise la quadragénaire. Et puis il y avait les tenues, la bagarre, la discipline…
Tout a concouru pour que j’en vienne à aimer ce sport aussitôt. » Pas tant pour la compétition – malgré quelques accessits interrégionaux – que pour l’« environnement club ». Les portes du bureau lui seront vite ouvertes, de même que celles du comité départemental d’Indre-et-Loire, qu’elle présidera entre 2004 et 2008, et de la ligue Centre Val-de-Loire, où elle œuvre actuellement en tant que vice présidente chargée de la formation. « Entre mon envie de côtoyer les gens et celle de mettre mon temps libre au service du judo, je me suis retrouvée dans l’engrenage, sourit celle qui a mis à profit sa jeunesse et ses compétences de comptable pour assainir les finances du comité et proposer des formations aux dirigeants. Je ne pensais pas forcément être à la hauteur lorsque la présidence du département m’a été proposée, la prise de parole en public se heurtait à ma nature introvertie, mais j’ai indéniablement gagné en assurance et en sagesse à travers cette expérience. »
Principal bénéficiaire, le Dojo Jocondien ne sait que trop bien l’apport de son énergique « doyenne » au nombre des licences prises dans la deuxième ville du département. « Sans Béatrice, qui a tout connu ici, le club ne se porterait pas aussi bien, assure le président Julien Couvrand. Les montages de dossier n’ont aucun secret pour elle, et elle continue à s’impliquer en accompagnant sur les stages. » Durant le confinement, son WhatsApp a tourné à plein régime avec les jeunes du club, pour maintenir le lien malgré la distance. « Mon cheminement intellectuel me pousse aujourd’hui à croiser les générations et les milieux, pour ne plus faire qu’un, une fois tous vêtus de blanc sur le tapis, et ainsi cultiver la convivialité, ingrédient indispensable à toute vie de club, justifie Béatrice, également très engagée dans le développement de la pratique féminine. Au-delà de mes entraînements de judo et de taïso, je me suis intéressée au jujitsu et, avec mon mari, cinquième dan en charge du club, nous proposons des stages de self-défense ouverts à toutes les femmes qui le souhaitent, licenciées ou non. N’étant moi-même pas sûre d’être capable de réussir à canaliser mon énergie en cas d’agression, j’estime qu’il est important d’être confrontée à cette situation, ne serait-ce que sur une séance, pour prendre conscience des réactions à avoir si jamais le cas de figure se présente réellement. »
Une énième approche de l’activité qui n’est pas près de faire raccrocher l’intéressée.
Rédaction par la revue l’Esprit du Judo