Côté judo

De défis en challenges

Thierry Karfo, 38 ans, 2e dan, chargé de communication et marketing, Loire

Être judoka, c’est se sentir chez soi partout, sur n’importe
quel tatami du monde 

1995, Koudougou, Burkina Faso. Accompagnant un ami, Thierry monte pour la première fois sur un tatami. Une révélation ! « Encore maintenant, j’ai toujours du mal à dire pourquoi cela m’a immédiatement plu (silence). Si je devais trouver une image, je dirais que ce fut le coup de foudre. Je l’ai senti en moi, comme un fluide positif qui irriguait tout mon corps. » Très vite, ce mélomane fréquente le dojo trois fois par semaine, pour mieux se lancer dans l’arbitrage en 2010. « Une autre façon de vivre la compétition » selon ses mots, lui dont le professeur privilégiait le judo « loisir/plaisir ». Un investissement récompensé, cinq ans plus tard, par un titre d’arbitre continental. En 2016, c’est l’arrivée en France, à Lyon précisément, pour des études universitaires : maîtrise de psychologie du travail puis un MSc & MBA communication et stratégie commerciale à l’INSEEC U. Bien sûr, le judo n’est jamais très loin et Thierry, fan de football et de la star camerounaise Samuel Eto’o, va désormais user son judogi sur les tatamis de l’AJ Loire Saint-Étienne Molina, dont le professeur, Angelo Santelia fut… arbitre international (il officia lors des Jeux paralympiques de 2012). « Lorsque je suis arrivé au club, l’universalité du judo m’a immédiatement frappé. J’ai été accueilli et intégré de manière naturelle, évidente. Je me suis alors dit qu’être judoka, c’est se sentir chez soi partout, sur n’importe quel tatami du monde. » Il y a un an, Thierry arbitrait à l’Open du Luxembourg. Un événement qu’il garde en mémoire car il s’agissait de sa première compétition au niveau européen. « J’en ai profité pour absorber tous les conseils des collègues et des évaluateurs de l’UEJ (Union européenne de judo, NDLR). Mon arbitre préféré ? Le Finlandais Veli-Matti Karinkanta (arbitre du circuit mondial). J’aime sa sérénité et sa manière de gérer les combats. » Une curiosité insatiable, qui, pour Céline Andrieux, responsable administrative régionale de la ligue AURA, est l’une des principales qualités de Thierry. « Il donne l’impression d’avoir un besoin constant d’apprendre et a le don assez remarquable de toujours tirer le positif de n’importe quelle expérience ! » Recruté par la ligue comme chargé de communication et marketing depuis un an, ce deuxième dan fan de David Douillet – « notre professeur au Burkina Faso nous montrait des vidéos de lui et je m’en suis inspiré pour mon tokui-waza » – voit ce nouvel engagement dans le judo comme un défi à la fois personnel et professionnel. « Mon job consiste à montrer aux partenaires publics et privés l’intérêt qu’il y a à s’associer à notre discipline, qui possède des valeurs sociétales uniques. » Redevable au judo pour lui avoir appris à s’adapter à chaque situation de la vie et à persévérer, ce dernier, dans un sourire un peu gêné, rêve plus que tout « d’être arbitre à Paris en 2024. »

Un formidable aboutissement pour celui qui a fait du judo le dénominateur commun de ses différents engagements.

Rédaction par la revue l’Esprit du Judo

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