Côté foot

Premiers amours

Tout nous ramène toujours à nos premiers amours. À nos origines, nos premiers souvenirs, nos premières joies. Les histoires d’Ange Carletti, de Michele Cioce et de Lahcer Mounadi prouvent que le football ne fait pas exception. Que l’on n’oublie jamais vraiment d’où l’on vient.

Photo portrait d'Ange Carletti devant un terrain

Ange Carletti, l’amoureux du football amateurBretagne / Côtes d’Armor

Il y a des passions qui ne se contrôlent pas. Qui restent chevillées au corps toute une vie sans jamais perdre en intensité. Celle d’Ange Carletti, c’est le football. Mais pas n’importe lequel. Celui du monde amateur, du bénévolat et du don de soi. Une vraie histoire d’amour. Après une brève carrière de joueur semi-professionnel interrompue subitement par une grave blessure au genou à 24 ans, alors qu’il jouait au Stade Briochin, il décide de devenir entraîneur en 1980. « J’ai débuté au RC Plérin, dans les Côtes-d’Armor, à coacher l’équipe première puis les jeunes. C’est là que j’ai commencé à y prendre goût. » Puis il retourne au Stade Briochin, où il restera vingt-six ans en occupant presque tous les postes possibles. « J’ai eu la responsabilité du groupe seniors 3 en 1986-1988, des jeunes, des cadets, des juniors, de l’équipe de foot… J’ai quasiment tout fait pour ce club que j’aime profondément ». Il ressent alors le besoin de faire un break. « J’avais beaucoup donné et je voulais un peu penser à moi ». Mais la passion est trop forte. Pour donner un coup de main à un ami, il replonge deux ans plus tard en acceptant de devenir entraîneur de l’ES Trégomeur (Côtes-d’Armor), qui évolue en D2. Il y restera finalement cinq ans… Avant une nouvelle pause. « Je n’étais pas motivé pour repartir. Mais là encore, un ami m’a contacté pour son club… » Et pas n’importe quel club. Celui où tout a commencé près de quarante ans plus tôt : le RC Plérin. « Je ne pouvais pas dire non. J’ai pris en charge les 17 ans en 2017, puis l’équipe première en R3 et en R2. » À 65 ans, il est aujourd’hui responsable de son école de foot. Avec toujours la même passion qu’à ses débuts.

Photo de l'équipe en tenue de football sur le terrain

Quimper Italia Calcio, club amateur internationalBretagne / Finistère

C’est l’histoire d’un club qui a décidé de casser tous les codes. Celle d’un homme, à son origine, qui avait fait le rêve, plus jeune, de diriger une équipe multiculturelle, au fort accent international. Né à Bari, en Italie, Michele Cioce a posé ses valises en Bretagne en 1982, par amour. « Je suis venu à Quimper quand l’Italie venait d’être sacrée championne du monde face à l’Espagne en finale. J’ai toujours adoré le foot. Je jouais dans la rue étant gamin et je me suis toujours dit, qu’un jour, je réaliserais quelque chose là-dedans », se rappelle le président du Quimper Italia Calcio.  « Quand je suis arrivé en France, j’ai commencé à chercher des Italiens pour me faire des amis, puis on a joué au foot ensemble. Je trouvais bizarre qu’il n’y ait pas d’équipe d’Italiens dans l’ouest de la France alors qu’il y en avait à Paris par exemple, ou dans le sud-est. Il y avait bien des clubs de Portugais, d’Espagnols, de Turcs ou d’Antillais. » L’idée lui vient alors de créer une équipe de foot loisirs en 1994 avec sa communauté italienne. Avant de créer officiellement un club trois ans plus tard : le Quimper Italia Calcio. « On a commencé en D4 puis au fur et à mesure des années, nous progressions dans les divisions et des joueurs de différentes nationalités, de différentes origines, venaient signer chez nous. Nous n’étions pas contre, bien au contraire. » Aujourd’hui en Régional 2, le club qui évolue toujours avec le maillot de la sélection italienne compte près de 23 nationalités différentes. « Il y a des Camerounais, des Ivoiriens, des Nigérians, des Marocains… Nous avons même une équipe féminine qui évolue en D3 avec des Brésiliennes et une Népalaise », indique l’homme de 64 ans. « En Bretagne, le club est connu pour ça, pour son mélange de couleurs. Beaucoup de joueurs, notamment Africains ou Maghrébins viennent chez nous car ils ne trouvent pas toujours leur place ailleurs. Nous avons eu par exemple pas mal de sans-papiers. Ici, nous acceptons tout le monde. Et quand ils arrivent à s’intégrer et à trouver leur place dans la société grâce au football, c’est notre récompense. La plus belle des fiertés. »

Portrait de Lahcer Mounadi de face

Lahcer Mounadi, le retour d’une icône au Bayeux Football Club Normandie / Calvados

Il a été accueilli chez lui comme le messie. Et pour cause ! Lahcer Mounadi est une véritable icône au Bayeux Football Club. Numéro neuf de l’équipe fanion durant quatre années, celui qui a connu une carrière professionnelle (notamment au FC Sochaux), a porté Bayeux en CFA dans le début des années 2000, permettant même aux siens quelques exploits et belles aventures en Coupe de France. « Il a marqué le club de son empreinte. Tout le monde est unanime là-dessus », confie Jérémy Lecouturier, le responsable de l’école de foot du club calvadosien, qui l’a fait revenir cette année. « C’est un des joueurs les plus emblématiques que l’on a connu ici. C’est un grand honneur pour moi de travailler avec lui après avoir suivi tous ses exploits lorsque j’étais jeune. » Car depuis la rentrée, l’icône est revenue à la maison. Mais dans un tout autre rôle. « Il était parti sur la région lyonnaise depuis plusieurs années mais voulait rentrer dans le Calvados pour sa fille qui faisait ses études ici », explique Jérémy Lecouturier. « Je lui ai proposé d’être éducateur chez nous car il était déjà responsable d’une école de foot dans un petit club de la banlieue lyonnaise. Il me restait une seule place auprès des U15 B. Il a tout de suite accepté. Bayeux, c’est son club de cœur. » L’ancien joueur professionnel souhaite aujourd’hui se perfectionner en tant qu’éducateur et passer ses diplômes d’entraîneur. « Nous allons évidemment l’accompagner. Lahcer, c’est quelqu’un de très bienveillant, qui est très aimé des jeunes et de toutes les personnes du club. Il n’a pas qu’une carte de visite. C’est un homme exceptionnel avant tout. »

Crédit Photo : La Renaissance – Le Bessin

Rédaction par la revue Vestiaires

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