Côté foot

Parcours atypiques

Le monde du football amateur regorge de belles histoires, de parcours pour le moins originaux et d’aventures humaines insolites. En voici trois parmi tant d’autres.

José Pereira de face à côté de son fils

AS Outreau : un binôme père et fils à la tête de l’équipeHauts-de-France / Côte d’Opale

L’un s’appelle José Pereira, l’autre aussi. Le premier est entraîneur de l’équipe fanion de l’AS Outreau, le second aussi. L’un est le père, l’autre, son fils… Oui, oui, vous lisez bien. José et José Pereira sont tous deux à la tête des seniors 1 du club du Pas-de-Calais. Et ce, depuis cinq saisons. Une sacrée histoire de famille. Ancien stagiaire au LOSC et passé par Gravelines (CFA) ainsi que la réserve de Boulogne-sur-Mer, le fils (46 ans)arrive à Outreau bien avant l’arrivée de son père. « J’étais déjà au club depuis 2008 etj’avais entraîné des jeunes à Boulogne. Alors, quand il est venu pour prendre l’équipe première, j’ai commencé à lui donner un coup de main tout en continuant à jouer, explique-t-il. Mais j’ai préféré raccrocher les crampons il y a quatre ans pour me consacrer à mon seul rôle de coach. »Le paternel, lui (64 ans), est ancien joueur mais aussi ex-entraîneur et recruteur à l’USBCO. « C’est un rassembleur, qui est très bon dans le relationnel avec son groupe et très expérimenté, explique José fils. Nous fonctionnons très bien ensemble.On est très complémentaires. Je m’occupe plus de la partie technique et je prépare les séances. Toute la préparation de match ou le recrutement est, par contre, faite ensemble. Il y a un vrai dialogue entre nous deux. Je suis très heureux de travailler avec lui. Un duo comme le nôtre n’est pas fréquent dans le foot. » Et ça marche plutôt bien aussi en termes de résultats. Promue en Régional 1 cette saison avec l’aide de ses deux entraineurs, l’AS Outreau n’avait jamais connu un tel niveau depuis sa création en 1937.

Crédit Photo : La Voix du Nord

Photo du logo du club sur le maillot

AS Nîmes Camarguais Croix de Fer, une équipe insoliteOccitanie / Gard

Si tu veux arrêter le foot, signe au Camarguais “. C’est la devise de ce club pas comme les autres. C’est dire l’ambiance et l’autodérision qui règnent à l’AS Nîmes Camarguais Croix de Fer, pensionnaire de D4. Créé il y a seize ans en référence au bar de supporters du Nîmes Olympique, « Le Camarguais », le club est aujourd’hui l’un des plus petits de France. « Nous n’avons qu’une seule équipe, les seniors, et 35 licenciés au total, si on compte les dirigeants. Nous n’avons même pas de vestiaires ni de terrains attitrés. Plus amateur que ça, je pense qu’on ne peut pas faire pire, en rigole son secrétaire, Charles Talleu. Nous sommes une équipe décalée, où l’on vient pour s’amuser. La compétition et la gagne, ça ne nous intéresse pas. On le dit aux nouveaux qui arrivent, on ne cherche pas à monter ici. Nous ne comptons, d’ailleurs, que six victoires sur les trois dernières saisons. » Les joueurs décident alors de participer au “Vrai Foot Day” du magazine Sofoot l’année dernière, un concours récompensant l’initiative la plus insolite. « On a vu que le record de la passe au sol la plus longue n’avait jamais été organisé. On a donc décidé de le faire même si le “Guinness des records” ne l’a pas encore validé. » Et pour cette deuxième édition, le club a eu l’idée d’organiser une rencontre amicale face à Steenvoorde (dans le Nord), à domicile, le week-end du 10 et 11 octobre derniers. Une formation qui n’a rien en commun avec lui, distante de près de 1000 km. « On voulait viser le premier prix cette année. On a donc décidé d’organiser l’anti-derby car les vainqueurs de l’an passé avaient fait le derby des Chapelles, explique Charles Talleu. Comme je suis originaire de là-bas, tout s’est fait très facilement. On voulait par contre jouer face à l’équipe première qui est en Régional 1 mais ils n’ont pas voulu, préférant nous envoyer la D4. » Pour la petite histoire, c’est Nîmes qui s’est imposé aux tirs au but après un match nul 1-1. Mais là n’était vraiment pas essentiel. « C’était un week-end magique, que l’on n’est pas près d’oublier. Surtout pour tout ce qui s’est passé en dehors du terrain ». Le match retour est d’ailleurs d’ores et déjà prévu pour le mois d’avril. Mais dans le Nord, cette fois.

Crédit Photo : Nicolas Millet

Photo de groupe sur le terrain avec les maillots du club dans les mains

Dominique Ledez, du régional à la D2 !Hauts-de-France / Côte d’Opale

L’amour du ballon rond aura été plus fort. Alors qu’il avait décidé d’arrêter d’entrainer il y a trois ans, notamment pour des raisons familiales, Dominique Ledez (à gauche) est de retour sur les bancs de touche depuis cette saison. Un come-back pour le moins inattendu puisque le coach d’expérience de 58 ans, qui avait toujours exercé à plus haut niveau jusque-là, a accepté le challenge de l’AS Wimereux en… D2. Ancien responsable de la préformation puis adjoint en équipe première à Boulogne-sur-Mer, mais aussi coach à l’Aiglon en régional et à Neufchâtel-Hardelot, en R2, ce Boulonnais de naissance avoue être revenu un peu par amitié, mais aussi par goût des défis. « Durant l’été, pas mal de joueurs que j’avais eus lorsque j’étais à Neufchâtel et originaires de Wimereux, ont dit au président que s’il me faisait venir au club, ils reviendraient tous pour constituer une solide équipe. C’était des garçons que j’adorais, avec qui j’ai noué de solides liens, indique Dominique Ledez. Au départ, je n’étais pas trop emballé à l’idée d’évoluer en District mais ça me permettait aussi de me relancer après le drame que j’avais vécu. Et puis, je savais que je partais avec de bons joueurs, une petite bande de copains qui voulaient finir leur carrière ensemble. » Et pour l’instant, cela fonctionne plutôt bien. Son groupe est invaincu depuis le début de saison, l’élimination en Coupe de France aux tirs au but par Grande-Synthe (R1) mise à part. De bons résultats qui le pousseraient même à revoir certains de ses objectifs à la hausse, en visant une montée dès cette année à l’échelon supérieur.

Rédaction par la revue Vestiaires

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