Côté foot

Où il est question de folie, de passion et d’unicité

Si certains d’entre vous doutent encore du caractère singulier du football amateur, ces trois histoires vous feront peut-être changer d’avis. Antoine, Jérémy et le Football Club Paris Arc-en-Ciel nous rappellent ici que le foot est bien plus qu’une simple histoire de ballon rond.

Antoine raison sur un terrain de football

Antoine Raison a longtemps fait parler son cœurBretagne / Ille et Vilaine

Huit ans. Voilà pendant combien de temps Antoine Raison a défendu les couleurs d’un club breton alors qu’il réside… en région parisienne ! « Le vendredi après 16h30, je filais en Bretagne pour le dernier entraînement. Après environ 4 heures de route, je prenais part à une heure de séance. » Muté dans la capitale, cet enseignant s’est bien-sûr posé la question de la pertinence de tels vas et viens. Mais il en fallait plus, en définitive, pour le convaincre de changer de crèmerie. «Dès le premier week-end, je suis rentré et je me suis dit que cela se faisait… Et puis l’aventure du foot en Bretagne était tellement belle que je n’étais pas prêt à la mettre de côté. » D’abord joueur à Caulnes, écurie avec laquelle il a connu deux montées, Antoine rejoint ensuite l’Eskouadenn de Brocéliande. « J’avais besoin d’un nouveau challenge et des amis me tannaient depuis quelques temps pour que je les rejoigne. » Un choix payant puisqu’après être repartie de D1, son équipe accèdera en R2 suite à l’arrêt des championnats en raison de la crise sanitaire. C’était sa dernière année sous les couleurs du club. La raison a fini par l’emporter sur le cœur.  « Ce fut un peu dur de dire stop dans ces conditions et de ne pas pouvoir dire au revoir de la façon dont je l’aurais souhaité, surtout que celui-ci fête ses 10 ans en 2020 et que de nombreuses festivités étaient prévues. » En septembre, Antoine rejoindra l’US Bretons de Paris, club qui l’accueille depuis 4 ans déjà pour les entraînements de début de semaine. Cette fois, il y restera à plein temps. « Je vais retrouver à Paris ce que j’ai vécu en Bretagne : le foot qui me correspond, celui que j’aime. Je ne l’imagine pas autrement.»

Jérémy Canivenq sur le terrain avec l'un de ses joueurs

Des valeurs de l’ovalie à celles du ballon rondOccitanie / Aveyron

Rares sont les joueurs de rugby à entamer un carrière d’entraîneur de… football. Pourtant, tel est le cas de Jérémy Canivenq (à gauche), le coach du FC Monasterien. « Il y a quelques années, j’étais licencié au rugby et au football ! Dès que le calendrier me le permettait, je rejoignais mes potes au foot. » Une fois le rugby derrière lui, le garçon s’est vu proposer d’entraîner dans son club, à Canet-de-Salaras. « C’est suite à cette première expérience que le Monastère m’a sollicité pour coacher leur équipe réserve, à raison de deux séances hebdomadaires avec un effectif conséquent. Tout cela était nouveau pour moi. » Après deux saisons avec l’équipe B, le technicien est promu à la tête de la Une, dans une écurie qui n’est pas sans lui rappeler les valeurs de l’ovalie. « Le Monastère est un club très familial, à l’image de ce que j’ai connu à Albi, Rodez et Espalion. Ici, tout le monde se connaît et la plupart des joueurs séniors sont du cru. Chaque saison, les départs et arrivées se font rares. Les nouvelles têtes proviennent des catégories jeunes. » Sensible à la fidélité et à l’état d’esprit affiché, ce père de famille ne boude pas son plaisir. « Ce que je vis ici est conforme à mes valeurs, je me sens vraiment très bien.» Comme quoi, peu importe la forme du ballon, chacun peut y trouver son compte.

Photo des membres du club  sur un terrain avec une banderole

Football Club Paris Arc-en-Ciel, unique en son genreIle-de-France / Seine-Saint-Denis

Plus ancien club de football français revendiqué homosexuel, le Football Club Paris Arc-en-Ciel a aussi et surtout pour vocation de rassembler autour du sport et de lutter contre toutes formes de discriminations : « Nous menons régulièrement des actions de prévention et de sensibilisation contre le racisme, la violence ou l’homophobie. Cela se traduit entre autres par l’organisation de tournois » souligne Julie Chrétien, dirigeante du club. « Bien que nous nous définissions comme un club homosexuel, l’idée de base a toujours été de créer une entité ouverte à tous, capable avant tout de créer et de transmettre. » Fort de ses 130 licenciés, le FC PAEC aligne pas moins de sept équipes dans les différents championnats dont une formation mixte récemment créée. « Cette équipe est une occasion de plus de rassembler des publics différents et de consolider les liens entre nos adhérents. Elle amène aussi à s’interroger sur les vraies valeurs du football. » Symbole de son engagement tout terrain, le club créé en 1997 s’associe régulièrement à l’équipe des « Dégommeuses », qui lutte aussi contre les discriminations par le sport, pour organiser dans son quartier un tournoi mixte intergénérationnel ouvert à tous. « Cette initiative attire beaucoup de monde car elle est l’occasion pour tous de se mélanger et donc de côtoyer plusieurs générations. C’est ce que nous recherchons : qu’aucune différence ne soit faite à travers le sport. »

Rédaction par la revue Vestiaires

00:00 00:00