Côté foot

L’engagement d’un club

L’ARC Tillières, l’US Méral-Cossé ou l’Atlas Paillade. Tous ont en commun leur dévouement à toute épreuve pour une cause qui leur tient à cœur. Santé, solidarité ou insertion sociale, autant de thèmes dans lesquels ces clubs ont décidé de s’engager.

Affiche  de la campagne  de sensibilisation aux abus d'alcool


ARC Tillières, une campagne de sensibilisation aux abus d’alcool
Pays de Loire / Maine-et-Loire

Situé à mi-chemin entre Nantes et Cholet, l’Avenir Regrippiérois Crespinois Tillièrois, un regroupement d’associations sportives issues de trois communes voisines du Maine-et-Loire (Tillières, Saint-Crespin-sur-Moine) et de Loire-Atlantique (La Regrippière), est un club familial qui a voulu sortir de l’ordinaire pour éveiller les consciences.

Il y a plus d’un an, en septembre 2019, il a en effet décidé de lancer une campagne afin de sensibiliser aux abus de l’alcool. « Il s’agit bien des abus et non de la consommation pure et simple, insiste Thomas Clemot, responsable technique et éducateur à l’ARCT. Car étant nous-mêmes dans le vignoble nantais, nous n’avons, à aucun moment, souhaité combattre l’alcool en général. Surtout pas.» L’origine de cette réflexion provient d’une commission éducative, créée par plusieurs membres du club. « On remarquait qu’il y avait un souci par rapport à l’abus d’alcool dans le sport, qui allait à son encontre même. L’idée n’était pas de stigmatiser notre pratique ni notre club mais on avait vu des choses pas très saines, que l’on pouvait rencontrer avant un match ou un entrainement et qui avaient un impact sur le football. »

L’idée a donc été de mettre en place une campagne de communication. « Elle s’est faite au stade et sur les réseaux sociaux via des affiches humoristiques pour faire réfléchir les gens sur le sujet, dont nos licenciés. » Des messages tels que : « 2 verres = convivialité. 3 verres = rentre à pied » ou « Mieux vaut garder la ligne que de ne pas arriver à la suivre » ou bien « Mieux vaut ramener la coupe à la maison que des cuites toute la saison »… Et le buzz a tout de suite pris sur les réseaux sociaux. De nombreux médias s’y sont notamment intéressés de près, mettant en lumière l’action du club amateur. « Ce n’était pas notre objectif premier mais je pense qu’aujourd’hui le message est passé. Du moins, on espère. »

Crédit photo : Foot Amateur

Photo de groupe avec le club partenaire de l'Us Méral-Cossé

US Méral-Cossé, un partenariat solidaire avec un club mahoraisPays de Loire / Mayenne

En début de saison, l’US Méral-Cossé, club mayennais situé non loin de Laval, recrutait au sein de son effectif de Régional 2, deux nouveaux attaquants tout droit venus de Mayotte : Chamsoudine Athoumani, 28 ans, et Toréto Rennois, 22 ans.

Le fruit d’un partenariat lancé en 2018 avec USCJ Koungou, suite au départ d’un de ses joueurs, Etienne Pottier, qui vit sur l’île hippocampe. « Lorsqu’il est arrivé là-bas il y a trois ans, il m’a tout de suite dit que la pratique du football et la vie en général étaient très compliquées, indique son frère, Antoine Pottier, également vice-président du club des Pays de la Loire. On a donc eu l’idée de leur venir en appui en leur fournissant du matériel sportif. Comme un système d’arrosage pour améliorer leurs conditions de jeu mais aussi des fournitures scolaires pour les écoles. Nous avons ainsi fait différentes actions tout au long de l’année pour récolter de l’argent afin d’envoyer un container rempli. »

En juin 2018, un voyage a également été organisé par l’US Méral-Cossé pour rendre visite au club partenaire. « On y est allés à 24 pour rencontrer les licenciés mahorais. C’était un super moment que nous n’oublierons pas. » Avant que leurs hôtes ne viennent à leur tour en juillet 2019. « Là encore, on en a profité pour leur donner le maximum de choses. On avait mêlé les écoles du coin et beaucoup d’habitants ont participé. Ils ont également pu visiter le Mont-Saint-Michel et passer deux jours à Paris. Ce sont des moments forts, que nous n’avons hélas pas pu réitérer cette année à cause de la situation. Mais sûrement à l’avenir. Dès que l’on pourra », conclut Antoine Pottier.

Photo de l'équipe première et du staff sur le terrain

Atlas Paillade, un rôle social avant toutOccitanie / Hérault

Créé en 1999, l’Atlas Paillade est plus qu’un club de football. Avec ses plus de 300 licenciés et son équipe première évoluant en Régional 2, il est un élément essentiel du quartier populaire de la Paillade, situé au nord de Montpellier. « C’est un club incontournable ici, tous les gamins viennent y jouer, se défouler, s’amuser. Mais il n’y a pas que du foot, insiste Mahfoud Benali, son président (à gauche sur la photo). On suit les jeunes, on s’intéresse à leur parcours scolaire. On a quelqu’un pour faire le lien avec les collèges et les écoles. Et si ça ne va pas, on les recadre en interne. On va même jusqu’à les priver de matchs s’il le faut. »

Plus que le terrain, les résultats scolaires et les comportements en société sont donc essentiels : « Beaucoup croient qu’ils vont devenir professionnels et délaissent l’école. Ce n’est pas possible ici. Ils le savent. » À la tête d’un cabinet d’expertise comptable à la Paillade, Mahfoud Benali fait même jouer ses contacts pour assurer un avenir meilleur à ses protégés. « J’ai près de 40 collaborateurs donc j’essaie de voir avec mon réseau si on ne peut pas trouver un stage pour chaque jeune. J’ai pris cet engagement car venant d’un quartier, il est très souvent difficile pour eux de réaliser leur stage de 3e, par exemple. Ou alors ils le font par défaut. Nous, on souhaite qu’ils soient pleinement épanouis et qu’ils découvrent vraiment le métier qu’ils veulent faire plus tard. »

Très actif, l’Atlas Paillade dispose d’une école de foot et a également pour projet de relancer sa section féminine. « On aimerait devenir le deuxième grand club de Montpellier car toutes les grandes villes de France ont une deuxième bonne équipe qui évolue en National. On permettrait ainsi aux jeunes du quartier d’espérer jouer au haut niveau. » Une main a d’ailleurs été tendue au président Laurent Nicollin pour devenir un club partenaire du Montpellier HSC. « Ce serait gagnant-gagnant. »

Rédaction par la revue Vestiaires

00:00 00:00