Côté foot

Le foot sur tous les terrains

Sur les réseaux sociaux, en coulisses ou sur le terrain, leurs actions font briller le football amateur.

Lucie Tuveri, passeuse d’infos du foot amateur – Hauts-de-France / Nord

Lucie Tuveri a deux passions dans la vie. Son métier d’Atsem qu’elle exerce auprès des enfants de maternelle et le football. Si la première l’occupe toute la semaine, la seconde lui prend une bonne partie de son week-end et de son temps libre. Lucie n’intervient pas sur le terrain mais plutôt en coulisses, derrière son ordinateur ou son smartphone. Plus connue sous le pseudo de Lulu, la jeune femme de 24 ans a créé un compte Facebook il y a trois ans qui connaît un succès fou dans la région de Cambrai. Avec près de 5000 membres, “100% foot Lulu” propose toute l’actualité du foot amateur dans le Cambrésis quasiment en temps réel. “Je poste les programmes et les résultats de tous les matchs des séniors, explique Lucie Tuveri. Il y a aussi les transferts, les annonces de clubs comme les lotos, les tournois, les repas…”

Une vraie mine d’informations digne d’un média car avec environ 70 clubs concernés sur neuf division, le travail s’avère considérable ! Mais Lulu se défend d’exercer du journalisme. “Je ne fais que relayer, je n’écris pas d’articles. Mais je sais que des journalistes locaux lisent mon Facebook pour trouver des infos…”

Tombée dans la marmite dès le plus jeune âge grâce à son père et son frère, Lucie Tuveri, grande fan de l’Olympique de Marseille, aimerait étendre sa couverture au district de l’Escaut tout entier mais “seule c’est impossible”. Elle n’envisage pas non plus de créer un site internet. “Le format Facebook me convient, en plus je fais du live grâce aux bénévoles qui me transmettent en temps réel l’évolution du score”, précise celle qui se déplace chaque dimanche sur les terrains. “Je publie des photos, je sais que ça fait plaisir aux petits clubs”. Le plaisir, c’est bien le moteur principal de Lulu également secrétaire de l’US Saint-Aubert. “Ça me prend énormément de temps mais je me régale tellement ! Je rends un service et je fais de belles rencontres, humainement c’est le top”, conclut-elle.

Mickaël Suet le président qui marque des buts – Pays de la Loire / Sarthe

“Tant que je pourrai, je jouerai.” À 37 ans, Mickaël Suet n’entend pas raccrocher les crampons. Et qu’importe si l’avant-centre du Beaumont Sports Athlétiques est aussi… son président ! “Le terrain c’est mon ballon d’oxygène, j’en ai besoin”, confie le buteur sarthois qui troque son short et son maillot pour le costume de patron de l’association dès que l’arbitre siffle la fin du match.

Au club depuis cinq ans comme joueur, Mickaël Suet n’envisageait pas de devenir président du BSA. Au printemps dernier, de graves dérives poussent son prédécesseur vers la sortie. “Le club était menacé de disparition. On m’a sollicité pour mener une action, explique Mickaël Suet, responsable d’un réseau commercial dans le civil. Le défi était impossible à relever mais la passion l’a emporté sur la raison.” En quelques jours, il réalise un audit du club, sollicite des personnes compétentes pour créer un bureau et structurer un projet. “Ensuite, il a fallu convaincre les instances et la mairie qui a été remarquable”, raconte-t-il.

Grâce à l’organisation de manifestations, la mobilisation des bénévoles, le soutien des commerçants belmontais, l’aide de partenaires locaux et la motivation des licenciés (230 dont 150 enfants) tous restés au club malgré la situation, Beaumont Sports Athlétiques a pu survivre. “Les planètes étaient alignées, se réjouit son président. On voit l’engouement de la population. Car un club de foot entraîne du social avec des familles autour et un impact sur l’économie locale.”

Quasiment sauvé en dépit de quelques nuages judiciaires qui persistent au-dessus de sa tête, Beaumont Sports Athlétiques peut entrevoir l’avenir avec optimisme. Et Mickaël Suet avec lui. Va-t-il continuer à cumuler ses différentes casquettes ? “Je ne suis pas Superman mais je suis très bien entouré, glisse-t-il. La tempête sera bientôt passée. J’ai de l’ambition pour le club qui obtient d’excellents résultats.” Et s’il peut claquer encore quelques buts, ce sera du bonus pour M. le président !

Guillaume Coquelin à 200 à l’heure !Centre-Val de Loire / Loiret

“C’est ma plus belle défaite 5-0 !” Superbe paradoxe pour Guillaume Coquelin qui a vécu un moment inoubliable lors de l’élimination de la J3 Amilly contre Quevilly Rouen Métropole. Certes son club du Loiret qui évolue en National 3 s’est fait éliminer au 8e tour de la coupe de France par le club de Ligue 2 mais ce moment restera gravé en lui.

À 38 ans, l’entraîneur a connu la plus grande affiche de sa carrière face à un club professionnel à l’occasion de son 200e match sur le banc huit ans après sa prise de fonction. “C’est un beau souvenir. On avait une chance sur dix de passer, on n’y est pas parvenu parce que notre adversaire nous a respectés, analyse Guillaume Coquelin. Mais on a profité d’une grande fête avec 1300 personnes au stade. Mes joueurs sont restés fidèles à nos valeurs ! A titre personnel, cette 200e représente un joli clin d’oeil, un beau cadeau.”

Il devient de plus en plus rare pour un entraîneur d’afficher une telle longévité surtout si jeune dans le monde amateur. Guillaume Coquelin a rejoint la J3 Amilly en 2012 pour y occuper le poste d’adjoint. Deux ans plus tard, il prend la tête de l’équipe seniors et parvient à la maintenir gagnant ainsi son visa pour la suite. Huit ans plus tard, la J3 Amilly n’a cessé de grimper les échelons pour se retrouver en National 3.

“Les premières années, je me suis attelé à la restructuration du club notamment au niveau des jeunes, assure le coach. On a posé les bases du projet avec la formation comme priorité. Chaque année, on se montre plus compétitif sans s’écarter de nos valeurs. C’est ainsi que j’ai pu durer.” Guillaume Coquelin, professeur d’EPS dans un collège, poursuit sa mission par attachement pour le maillot amillois avouant “la difficulté d’allier vie professionnelle, privée et sportive”. Et maintenant ? Objectif 300 matchs ? “Pas du tout, se marre-t-il. Je ne m’attarde pas devant les statistiques. Je me concentre sur le court terme et obtenir le maintien en National 3.”

Rédaction par la revue Vestiaires

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