La solidarité peut prendre bien des formes pour se jouer des différences. Ainsi que le témoignent ces trois histoires démontrant que le sport est le terrain idéal pour véhiculer les valeurs humaines permettant de s’inscrire harmonieusement au monde.
De Rennes à Antananarivo, une dotation pour ménager le présent et préparer l’avenir
Il y a un monde de Tananarive, la capitale Malgache, à Rennes, l’historique cité bretonne. Et accessoirement 9000 kilomètres. Mais on le sait, le cœur se joue de la distance et ceux qui n’auraient pas dû se rencontrer du fait de leur éloignement géographique peuvent se rejoindre au gré d’une passion commune. Philippe Georges, le directeur Général de la Ligue de Bretagne de football est de ceux qui tissent des liens par-delà les continents et les lieux de naissance. Déjà très impliqué auprès de l’association basée en Bretagne « Espoirs d’enfants » (35), ce dernier a en effet pris son bâton de pèlerin et franchit le pas en se rendant dans la grande île. Sur place, il a pu remettre aux dirigeants et joueurs du club local d’« Espoirs FC » une dotation composée de ballons, de paires de chaussures, de maillots, ainsi que de matériel pédagogique. Ceci étant le directeur n’était pas là pour vendre l’illusion d’une carrière professionnelle mais au contraire pour s’inscrire dans la réalité de la réinsertion professionnelle par le sport. La voie choisie par l’association pour trouver un ancrage auprès d’une partie de certains jeunes en déshérence sociale ou familiale et pour lesquels l’éducateur sportif reste le seul référent éducatif. Un travail de longue haleine entrepris sur les terrains locaux afin de permettre à bon nombre de jeunes de reprendre leurs études ou d’accéder à des formations professionnelles. Ainsi, grâce à l’investissement du personnel sur place conjuguée au travail de collecte effectuée en Bretagne, le matériel récolté va-t-il faciliter le présent de quelques jeunes footballeurs malgaches afin d’ouvrir en grand une fenêtre avec vue sur l’avenir.
Tirer au but, s’ouvrir au monde !
Adosser leur traditionnel tournoi des jeunes à une action caritative et éducative. Telle est l’idée défendue et mise en œuvre par les dirigeants du ASC Hazebrouck depuis plusieurs éditions. Baptiste Denier, le coordinateur « jeunes » de l’association, se charge de la formaliser au travers, notamment, d’un concours de pénalty se déroulant en parallèle du tournoi principal. Participation obligatoire et payante dont les fonds sont reversés à un organisme choisi en fonction du thème abordé. Mais s’il est bien question de récolter de l’argent pour permettre à des associations de continuer leur combat, il est au moins autant question d’éducation puisque les centaines de licenciés présents pour l’évènement sont sollicités en participant à des ateliers ou des actions de sensibilisation développant une thématique singulière. Ainsi lors de l’édition 2018 par exemple, le président du SC Hazebrouck a-t-il eu le grand plaisir de remette un chèque à l’association Trisomie 21 Nord lors de la cérémonie des récompenses marquant la fin du tournoi. À noter qu’en lever de rideau de la finale, une sélection constituée avec des joueurs issus des différentes formations inscrites au tournoi avec disputé une rencontre avec de jeunes trisomiques. Le cru 2020 abordera les problèmes de la faim et de la sous-alimentation dans le monde avec la participation des intervenants de « Médecins sans frontière ».
Foot unifié : faire tomber les barrières et évoluer les mentalités
Le titre n’aura certes pas eu le même retentissement que le sacre russe de la bande à Didier Deschamps mais une autre équipe de France a été sacrée championne du monde de football au cœur de l’été 2018. Celle du football unifié. L’occasion de porter la lumière sur une discipline associant au sein de la même équipe des personnes en situation de handicap mental, les « athlètes », et des joueurs valides, les « partenaires ». À l’occasion des 50 ans de l’association « Special Olympics », ce sont les U17 du centre de formation du FC Metz qui ont bâti le projet en partenariat avec les jeunes des établissements spécialisés sélectionnés par Julien Aranda, président de la commission du football unifié en Moselle et Jérémy Walin, enseignant à l’Institut Médico-Éducatif de Guénange (57). Le troisième intervenant étant le coach des U17 lui-même, Bertrand Antoine : « Il faut la vivre de l’intérieur pour saisir toute la force et la portée de cette aventure humaine. Tout ce que les uns peuvent apporter aux autres dès lors que l’on se concentre sur l’essentiel en passant outre les différences. Le sport s’avère un formidable moyen pour faire tomber les barrières et faire évoluer les mentalités. En fait, si je dois dire les choses telles qu’elles sont, ce que nous avons donné, ces jeunes en situation de handicap nous l’ont rendu mille fois en retour. » Et puisqu’il n’y rien de plus essentiel à ajouter, ce sera donc le mot de la fin.
Rédaction par la revue Vestiaires