Côté foot

Ils font vivre le football

Il apparaît toujours bon de se rappeler à quel point certains dirigeants ou éducateurs s’investissent pour faire du football ce qu’il est aujourd’hui. Illustrations avec Kader, Johnny et François, tous dans un registre différent mais ô combien inspirant.

Kader Riff

« Kader de la buvette », une véritable institutionOccitanie / Aude

Depuis près de 7 ans, le Football Agglomération Carcassonne a la chance de compter parmi ses bénévoles Kader, alias « Kader de la buvette ». « Au sein de l’équipe dirigeante, il y a un autre Kader qui s’occupe du côté sportif. Donc ce surnom, c’est plus pour faire la distinction » sourit l’intéressé. Désormais responsable du service animation, l’homme de 47 ans gère toutes les réceptions de jour de match ainsi que l’ensemble des manifestations du FAC. « Je m’occupe de la buvette lorsqu’il y a des rencontres le week-end mais aussi de tous les aspects logistiques dès lors que le club organise des tournois ou rassemblements. Ces temps-ci, avec la crise sanitaire, ce n’est pas simple mais on s’adapte. » Celui qui a rejoint le club audois par amitié envers l’ancien président prend du plaisir derrière son comptoir à partager ces moments avec les licenciés et leurs familles. « En tant qu’ancien commerçant, j’ai l’habitude. J’apprécie énormément le contact avec les gens, l’échange, discuter avec les joueurs, les parents. C’est finalement ce qui nous rassemble au sein d’un club amateur. Et puis ça se passe toujours comme ça : Au départ, on vient juste pour donner un coup de main et on se retrouve rapidement avec plus de responsabilités (rires). » Savoir bien s’entourer, tel semble être la recette de ce père de famille. « En général, j’arrive à gérer la buvette seul. Mais j’ai la chance de pouvoir compter sur ma fille et sur un couple de bénévoles qui me rejoignent parfois pour gérer l’affluence de la mi-temps ou lors de rendez-vous importants. Un vrai travail d’équipe !» Malgré le contexte toujours délicat, Kader n’exclut pas de retrouver du monde au stade à la mi-juin, à l’occasion du tournoi de l’amitié. En tout cas il s’y prépare ! « Le club, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, a besoin de retrouver un peu de vie… »

Johnny Loiseau

Johnny Loiseau jamais (ou presque) sans l’US GuécélardPays de la Loire / Sarthe

Un quart de siècle. Voilà depuis combien de temps Johnny Loiseau officie en temps qu’éducateur au sein de l’US Guécélard (72) après y avoir fièrement porté les couleurs. « J’habite à Guécélard depuis que je suis né et j’ai rejoint le club et les copains en 1993 après avoir débuté du côté de Moncé-en-Belin. En tant qu’adolescent, l’USG correspondait parfaitement à ce que j’attendais à cette époque.J’ai évolué dans toutes les catégories et j’ai notamment eu la chance de jouer plusieurs saisons avec l’équipe première, en DH. » Rapidement, Johnny est sollicité pour devenir éducateur et accompagner les plus jeunes. « J’ai commencé à encadrer lors de la saison 96-97 il me semble. J’ai démarré auprès des débutants puis, petit à petit, je suis monté dans les catégories. Sur les cinq, six dernières saisons, j’ai alterné entre les séniors et les jeunes et cela fait maintenant deux ans que je suis responsable du groupe séniors et entraîneur de l’équipe fanion en Régional 3. Évidemment, je suis au service du club et ce dernier me le rend bien en me proposant des projets sportifs attractifs. » Parmi les grands moments qu’il a vécu avec son club de toujours, l’homme de 43 ans se rappelle du parcours en coupe Gambardella lors de la saison 2010/2011 avec une génération qu’il se plaît à qualifier de « dorée ». « Effectivement, avec les 92/93, nous avons atteint les 16ème de finale de l’épreuve après avoir sorti notamment le LOSC au tour précédent ! Au-delà du sportif, c’est l’aventure humaine qui avait été exceptionnelle et ce, pour l’ensemble du club. Jouer dans notre petit stade de Guécélard devant 1800 personnes, qui l’aurait cru ? » Dix ans plus tard, ce souvenir est toujours bien présent. « On en reparle souvent car c’est quelque chose qui marquera le club à vie et qui a eu le mérite de créer une vraie émulation entre tous. Certains joueurs évoluent d’ailleurs toujours sous nos couleurs. » De quoi conserver une certaine identité club dont Johnny se plaît à être le garant.

Homme tenant une bouteille et un verre

Le FC Le Monastier lance sa bière localeAuvergne-Rhône-Alpes / Haute-Loire

Comment faire vivre son club alors que les activités sportives sont au point mort et que les manifestations publiques restent interdites ? Demandez au FC Le Monastier et à son président François Falgon. « L’idée de lancer notre propre bière est venue assez rapidement. Certains clubs avaient déjà fait des cuvées autour du vin et la bière est aujourd’hui assez représentative de la cohésion que l’on retrouve dans le football amateur dans le cadre notamment de la 3ème mi-temps ! » Aidé par quelques connaissances, le club propose donc à un brasseur de Brives-Charensac, Florent Gillot, de l’accompagner dans cette démarche. « Il a dit oui tout de suite.Nous avons dans un premier temps choisi le produit, une bière blonde classique, assez légère et qui se boit bien, que nous avons ensuite décidé de rebaptiser « La Mandza Tsabre » qui signifie « Mange-Chèvres » en patois local, le surnom historique des habitants du Monastier-sur-Gazeille. » Grâce à une large communication menée de mains de maître, les dirigeants ont facilement fait vivre l’opération. « Nous avons créé notre propre étiquette puis partagé cela avec notre trentaine de licenciés, les sympathisants du club et le grand public. Au départ, nous étions partis sur une commande de 480 bouteilles mais vu la demande, nous avons été contraints de revoir ce chiffre à la hausse avec 900 bières. » Ce projet innovant a eu le mérite de mettre en avant le club mais aussi d’en inspirer d’autres. « Certains dirigeants m’ont contacté pour savoir comment nous avions mis cela en place.  C’est une belle surprise que tout le monde ait joué le jeu et qu’on ait fait parler de nous en véhiculant une belle image du Monastier. En cette période, il faut savoir se réinventer. » Les acquéreurs devront patienter jusqu’au 8 mai pour récupérer leurs commandes et ainsi pouvoir déguster ce houblon artisanal aux couleurs et à l’effigie de leur club de cœur.

Rédaction par la revue Vestiaires

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