Côté judo

À l’écoute de son environnement

Olivier Burger, 52 ans, 1er dan, Dojo Nantais (Loire-Atlantique)

” Le judo m’a plu tout de suite. Faire tomber, le combat. Tout cela m’a immédiatement pris aux tripes “

Guerrier mais amoureux du « beau ». Individuel sans être individualiste. Son meilleur souvenir sur un tatami reste une deuxième place lors des championnats de France deuxième division par équipes en 2013… à l’âge de quarante-six ans, avec son club de toujours, le Dojo Nantais. Olivier Burger, un homme plein de contradictions ? Plutôt de complémentarité et de subtilité.

« Ce fut un adversaire avant d’être un ami, raconte Pierre-Yves Gauthier, qui connut Olivier à la toute fin des années 1980 sur les tatamis du Dojo Nantais. Ce qui me fascine presque chez lui, outre que c’est une force de la nature, c’est sa ténacité, son courage. Vouloir encore et toujours se “chougner” comme on le dit dans les sports de combat. En oubliant parfois son âge… » Physique de bûcheron avec son mètre quatre-vingt-douze pour cent-dix kilos, ce premier dan est un homme qui a mis les animaux au centre de sa vie. Vie professionnelle d’abord, puisque ce passionné de rugby qui a débuté tard au dojo – à l’âge de quatorze ans – est vétérinaire depuis vingt ans. Une vocation. « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire ce métier pour la sensibilité qu’il exige. »

À son compte depuis le début des années 2000, il s’occupe quotidiennement de canidés et animaux de compagnie dans son cabinet de Couëron. Une profession que cet ancien du Bataillon de Joinville (entre 1993 et 1994, il aura côtoyé là-bas des internationaux comme Christophe Leprêtre ou Lionel Hugonnier) décida de privilégier, presque à contrecœur comme il l’exprime avec franchise. Au détriment du haut niveau en tout cas. « Le judo m’a plu tout de suite. Faire tomber, le combat. Tout cela m’a immédiatement pris aux tripes. Mais à un moment, j’ai dû choisir entre études et judo. J’ai fait le choix de la raison, poussé notamment par mes parents. Lorsque Teddy Riner, il y a quelques années, a dit que le judo était un sport ingrat, car il n’y avait qu’une seule place à prendre, ça m’a marqué car cela reflétait exactement mon état d’esprit de l’époque. » Être le n°1 français ? Trop aléatoire.

Fan de photographie depuis la vingtaine, cet affectif s’est lancé depuis quelques années dans la photographie animalière. Dernier voyage en date ? Le Kenya, ses lions et ses guépards. « Une passion qui complète mon métier. J’aime l’idée de sublimer les animaux en cumulant à travers mes clichés une part de rêve, de nature et de beauté. » En janvier prochain, c’est prévu, ce sera l’Ouganda et ses gorilles. Figure du plus gros club des Pays de la Loire, Olivier, qui fut vice champion de France deuxième division des -100kg en 1995 a une ambition simple : continuer à se faire plaisir avec ses copains du Dojo Nantais. « Il y a des similitudes qui me plaisent entre mon métier et le judo : être à l’écoute de l’autre et, en fonction de ce que l’on sait de lui, prendre une décision ferme – d’attaque ou de soin – et s’y tenir. »

Rédaction par la revue l’Esprit du Judo

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